Sujet sensible que celui du mensonge. Car de tout temps, les "vilains petits menteurs" ont été montrés du doigt.

Si une relation de confiance a besoin entre autre d'être basée sur la franchise, si l'on essayait d'y voir un peu plus clair sur ce qui amène un enfant à utiliser ce subterfuge ?

Ceci questionne d'autant plus que l'enfant est jeune car ce mécanisme (de défense!) n'est pas naturel. Il est d'ailleurs rare qu'un enfant parvienne à le construire avant l'âge de 7 ans. Nous sommes donc souvent surpris face aux mots francs d'un jeune enfant. Je ris toujours autant devant la blague qui dit:

"Si une femme dit que tu es moches, c'est qu'elle est jalouse. Si un homme dit que tu es moche, c'est qu'il est méchant. Si un enfant dit que tu es moche, c'est que tu es moche!". C'est tellement vrai !

Alors comment l'enfant apprend-il à mentir si ce n'est en nous regardant faire, nous adultes? Et pourquoi se sent-il "obligé" par moment de ne pas nous dire la pure vérité?

C'est au moment où l'on se pose cette question qu'il est essentiel de le regarder comme un miroir de nous. Mon enfant est-il vraiment libre de dire SA vérité avec moi ? Ce qu'il ressent, ses choix, ses erreurs... Est-il LIBRE d'exprimer vraiment qui il est ? Est-ce que dans ces situations je continue à lui envoyer de l'Amour ou bien cela risque de provoquer en moi de la colère ? Est-ce que je l'accepte comme il est de manière inconditionnelle (et en le mettant face à ses responsabilités, autre sujet) ou bien je l'incite à réprimer en lui ce qu'il voudrait pourtant m'exprimer mais qui le remplit de peurs en imaginant ma réaction?

Et en y réfléchissant bien, j'en suis où, moi, adulte, avec l'honnêteté et le mensonge ? Si ce n'est mon propre fonctionnement que l'enfant est en train de prendre comme modèle (avec donc les mêmes questions à se poser sur l'éducation que j'ai reçue), est-ce que je permets à mon enfant d'être fidèle à lui-même sans lui renvoyer du négatif (culpabilité, colère, dévalorisation...) ?

Oser se regarder en face et avec la plus grande transparence est difficile et parfois les enfants nous montrent de nous ce que nous n'arrivons pas à voir et qu'inconsciemment (le plus souvent), nous leur transmettons.

Bien sûr me direz-vous, nous choisissons aussi de mentir pour créer un effet de surprise ! Cette période de Noël qui approche en est un bel exemple et questionne d'ailleurs nombre d'entre nous. (A ce propos, je vous invite à lire un post dédié à "rétablir la vérité" sur la page Facebook Dis maîtresse, c'est quoi l'empathie, à la date du 21 Novembre dernier). Mais comme dit l'adage, "quand le mensonge prend l'ascenseur, la vérité prend l'escalier", et dans ces circonstances, elle arrive alors en apportant son lot de joie et d'Amour!...ce qui est très différent de ce qui est décrit plus haut.

Alors en ces temps de fin d'année propices aux bilans sur soi, si nous prenions l'engagement de "purifier" nos mots et intentions? Si nous nous promettions avant toute chose d'être honnête avec soi-m'aime ?...

Catherine Héry