Alors que la plupart d'entre nous naviguons au mieux dans un planning (sur)chargé, courons après un programme à boucler etc...prenons-nous suffisamment le temps de parler aux enfants et de les laisser s'exprimer ?
Prenons-nous le temps de vraiment découvrir l'être qui est en face de nous et de lui permettre de s'exprimer tel qu'il est et pense? Que pouvons-nous lui proposer comme échanges de qualité afin de l'amener à devenir un enfant épanoui ?
Demander à un enfant de trouver ses solutions pour résoudre un problème au lieu de lui en imposer une toute prête, lui faire anticiper les conséquences de ses choix, ouvrir un débat sur un sujet de société ou philosophique, avec une réelle possibilité de faire part de son point de vue sans recevoir de jugement... sont des moyens possibles parmi d'autres de stimuler le développement de la pensée chez l'enfant, d'éveiller l'être réflexif en lui.
Un enfant qui est nourri régulièrement de ces échanges stimulants en récoltera de nombreux bienfaits.
Il va comprendre peu à peu que l'autre est différent de lui et peut avoir un point de vue différent du sien. Admettre que chacun à ses vérités et que toutes ont leur valeur, lui montre que la différence est une richesse. Ce regard altruiste lui insuffle la capacité de respecter l'autre dans sa différence, valeur phare pour des relations pacifiques.
Ces capacités d'empathie, de se mettre à la place de l'autre, sont donc permises de manière explicite, et pourront se révéler dans les différents domaines de sa vie.
Les nombreuses interactions qui sollicitent la pensée de l'enfant permettent au langage intérieur (comme évoqué dans l'article du 24 Juin 2021) de se mettre en place. Rappelons que bien construit, ce langage, cette petite voix, favorise une bonne estime de soi et donc la gestion des émotions et la possibilité d'accéder à de nouvelles stratégies notamment comportementales, dès lors que les siennes auront dans un premier temps été admises. Chacun de ces sujets mérite un approfondissement (et un débat 😉 ) mais gageons que l'enfant que l'on amène à réfléchir est un être qui aura potentiellement plus d'outils pour interagir sereinement dans ses environnements et prendre des décisions en conscience.
S'il ne s'agit que d'une voie parmi d'autres pour cheminer en ce sens, ces interactions non seulement orientent de multiples connexions neuronales qui permettent à l'enfant de construire ses raisonnements donc son intelligence mais sont de surcroit une source de complicité entre l'enfant et nous, dont il a bien besoin pour son équilibre psycho-affectif. Et n'est-ce pas un de nos objectifs en tant que parent que de vouloir un enfant épanoui ?
Catherine Héry